Projet de centrale photovoltaïque sur des terres agricoles à Montcuq

De quoi s'agit-il ?
L'installation de ces panneaux photovoltaïques, telle qu'elle est prévue, doit se faire sur des terres agricoles, non-constructibles. Ce sont près de 100 000 panneaux qui seraient installés sur 84 ha, soit 120 terrains de rugby. Le projet est porté par la société Photosol, et prévoit une activité "agrivoltaïque" visant à installer un troupeau d'ovins et des ruches sous ces panneaux photovoltaïques.
Vous trouverez ici le dossier complet relatif à ce projet (évaluations, avis, impact...).
Quelle est la position de la Confédération paysanne ?
La Conf' est évidemment consciente de la nécessité de sortir d'une dépendance aux énergies fossiles, et soutient à ce titre le développement d'énergies renouvelables. Pour autant, il nous semble essentiel de ne pas développer ces projets sans aucune condition et à n'importe quel prix. En tant que syndicat agricole, nous sommes évidemment particulièrement attentives et attentifs aux conflits d'usage liés à l'accès au foncier que ces projets peuvent engendrer, dans un contexte déjà complexe d'accès aux terres pour les paysan-nes et porteurs et porteuses de projet en agriculture.
Voici donc un extrait de notre avis : "La possibilité d'installation d'un parc photovoltaïque à Montcuq nous interpelle fortement parce qu'il va participer à l'artificialisation de terres agricoles qui permettraient la création de plusieurs activités aux portes de Cahors, qui cherche à installer des maraîcher-es, et non loin de Montauban et de Toulouse. Pour information, deux ou trois hectares permettent de faire vivre une famille avec cette activité, quinze hectares suffisent à l'installation d'un∙e paysan∙ne boulanger∙e et trente ou quarante hectares sont optimums pour recevoir un élevage laitier en transformation fromagère. D'autres productions seraient évidemment possibles, et ce serait ainsi la possibilité de dynamiser le territoire avec l'accueil de plusieurs familles qui pourraient participer à l'approvisionnement alimentaire local avec un bilan carbone quasiment nul. Ajoutons qu'un tel projet diminue le potentiel de terres avec une valeur agronomique intéressante, en landes".
La Conf' est donc défavorable à ce projet, mais nous ne sommes pas les seul-es ! Le Préfet souligne dans son avis que "selon la doctrine nationale, les zones et secteurs agricoles, forestiers et naturels ne sont en principe pas ouverts à l'installation de centrales solaires au sol. Pour être autorisé, tout projet de construction doit démontrer sa compatibilité avec ce caractère agricole". Il a ainsi émis un avis défavorable, en raison de l'intérêt agronomique important de ces terres, classées comme telles dans le Schéma de Cohérence Territoriale (SCOT), et la nécessité de préserver le capital productif des sols. Et de conclure "premier projet agrivoltaïque d'une telle ampleur dans le Lot, il concentre l'attention des acteurs locaux et régionaux du développement du photovoltaïque au sol et constituera une référence quant aux modalités du développement de cette énergie sur notre territoire".
Comment participer ?
Si vous souhaitez également déposer un avis sur ce projet dans le cadre de la consultation publique, il est possible de le faire sur ce lien, jusqu'au 22 avril à 17h. Nous vous invitons à le faire, pour montrer que notre département et ses habitant-es n'accepteront pas que des projets se développent au détriment de l'agriculture. Nous vous mettons le courrier déposé par la Conf' dans le cadre de cette consultation en téléchargement ci-dessous, duquel vous pouvez vous inspirer (mais il ne faut pas faire de copier coller, au risque que ça invalide votre avis).
Et pour alimenter la réflexion, nous vous conseillons aussi la lecture de cette enquête "Solaire : la France délaisse les panneaux sur les toits" parue dernièrement dans Reporterre.
N'hésitez pas à nous faire part de projets similaires qui fleuriraient ailleurs, nous avons besoin de la force du réseau !
Merci à vous, et à bientôt,
La Conf' du Lot
En téléchargement :
Contribution Conf' projet Montcuq