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VIE SYNDICALE
04.12.2018

Ne mettons pas la charrue avant les bœufs, la taxe avant le projet !

 Depuis 15 jours, l'annonce de la hausse des carburants fait déborder la colère populaire. Une colère légitime face à une taxation qui pénalise les plus pauvres sans qu'aucune mesure n'ait été prise pour favoriser la mobilité des ruraux, au contraire.

Bien plus qu'un ras le bol fiscal, c'est un ras le bol tout court contre les fermetures de gares, d'écoles, de maternité, contre les délocalisations, le chômage, contre parcours sup, contre la loi travail…

C'est surtout un ras le bol contre l'injustice qui consiste à donner d'abord aux plus riches sous prétexte économique et à prendre aux pauvres sous prétexte d'écologie. Celle de la suppression de l'ISF et de l'augmentation de la CSG sur les retraites, des taxes sur le gasoil, de la baisse des APL…

Bien sur la planète se réchauffe et nous en ressentons les conséquences dans nos champs. 

Bien sur il nous faut réduire nos consommations et modifier nos modes de productions vers des systèmes plus économes et moins dépendant des énergies fossiles.

Mais ce n'est pas l'augmentation brutale du prix des carburants qui fera baisser la consommation.

Ce serait vrai si ces 20 dernières années, les gouvernements successifs avaient anticipé et planifié une nécessaire transition énergétique en favorisant le développement d'alternatives accessibles à tous, mais c'est tout le contraire qui s'est produit : multiplication du transport aérien, destruction du fret et des liaisons ferroviaires courtes, délocalisation des productions impliquant toujours plus de transport de marchandises…

En agriculture, les accords de libre-échange, mis en place avant d'être votés au parlement, continuent de mettre en concurrence-prix tous les secteurs de l'économie et vont donc à l'encontre d'une politique énergétique de relocalisation des activités qui mènerait vers davantage de sobriété.

Mais encore plus qu'un ras le bol fiscal, c'est une véritable défiance vers le gouvernement et la représentation nationale, comme en témoigne, parmi toutes les revendications sociales, écologiques et humanistes, la proposition de référendum d'initiatives populaire.

Aujourd'hui, la loi n'est pas influencée par les lobbies, elle est faite par les lobbies qui sont au cœur du système, en agriculture comme dans le reste de la société.

C'est bien ce pourquoi il faut changer le système représentatif et écrire ensemble ; paysan-nes, ouvrier-es, artisan-es, fonctionnaires, étudiant-es, chômeur-es, retraité-e…, une nouvelle page de notre démocratie !

La Confédération Paysanne du Lot soutient le mouvement de protestation des « gilets jaunes » et invite tous les paysan.nes et tous ses sympathisant.es à rejoindre le mouvement, le soutenir, confronter vos idées, être force de proposition et construire le monde de demain avec tous ceux et celles qui veulent changer de système.

Un autre monde est possible!

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