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PALMIPÈDES
21.02.2017

Des Oies au Capitole pour défendre l'élevage paysan

21.02.2017 - Toulouse.

La Confédération paysanne organisait dimanche 21 février un marché gourmand place du Capitole à Toulouse pour dire non à la disparition des élevages paysans de volaille.

Des oies au Capitole, le clin d'œil est sympathique. Mais il renvoie à de réelles revendications. Celles des éleveurs paysans de volaille, fermiers de plein air, qui refusent d'être sacrifiés sur l'autel de la lutte contre la grippe aviaire. Pour se faire entendre, la Confédération paysanne organisait dimanche 21 février à Toulouse la manifestation «Les oies au Capitole », entre vente de bocaux de foie gras, casse-croûte au magret grillé et conférence vétérinaire.

Sylvie Colas, éleveuse à Lectoure (Gers) et représentante Midi-Pyrénées au comité national de la Confédération paysanne, est venue y vendre son dernier lot de canettes de Barbarie.

 

Pas de canette pour Noël

Depuis le 18 janvier 2016 (date de la mise en place de la procédure de vide sanitaire), Sylvie ne peut plus s'approvisionner en canetons. «J'élève 500 canettes par an que je vends par lot tous les deux mois en circuit court. Pour un caneton acheté à l'âge de un jour, il y a, derrière, au moins trois mois d'élevage. Même si je rentre des canetons cet été, je ne suis pas sûre de pouvoir vendre des canes à rôtir pour Noël », explique l'éleveuse, fâchée de servir d'image de carte postale. «Les politiques aiment bien poser avec nous, se montrer avec des agriculteurs sympathiques aimant leur terroir et leurs bêtes, proposant de bons produits, mais si nous ne servons que d'image, nous allons crever, l'élevage fermier va disparaître au profit d'élevages industriels et adieu notre culture du sud-ouest ! ».

En pleine préparation de la soupe paysanne pour ce marché gourmand qui a réuni des producteurs du grand sud-ouest (y compris Dordogne et Pays Basque), Pierre Dufour, éleveur et conserveur dans le Lot, approuve. «Dans cet épisode de grippe aviaire, on crée une zone de vide sanitaire pour rassurer les pays importateurs de volaille mais rien ne nous concerne ! Comment appliquer les mesures de biosécurité (pas de mélanges d'espèces, bâtiments en dur…) à nos petits élevages ? Le risque de grippe aviaire n'est pas chez nous mais là où les animaux sont standardisés, génétiquement modifiés et confinés…» témoigne l'éleveur qui en appelle aux consommateurs et aux élus pour défendre la qualité et l'emploi. «Dans le Lot, 80 conserveurs à la ferme représentent 300 emplois, autant qu'une coopérative industrielle. Ceux qui fournissent les restaurateurs cet été vont perdre 60 % de leur chiffre d'affaires avec l'arrêt des gavages en avril ».

Clément Poujade, gérant de la ferme des Pibouls à Montauban a fait les comptes : «Nous ne rentrons plus de bêtes depuis le 18 janvier, nous allons vider nos salles de gavage jusqu'au 30 avril, les nettoyer pendant un mois… La prochaine production ne démarrera pas avant septembre, c'est au moins 40 % de notre chiffre d'affaires en moins ».

 

La Dépêche

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